L’APSES dénonce une charge de travail « intenable ». Image : Getty

Après avoir alerté toute l’année sur « l’infaisabilité du programme » de terminale et la « cadence infernale » imposée aux enseignants et aux élèves, l’APSES (Association des professeurs de SES) a appelé dans un communiqué publié le 18 juin 2024 à un mouvement de grève des enseignants évaluateurs à l’occasion de la dernière épreuve du baccalauréat, prévue du 24 juin au 3 juillet.

Pour rappel, dans son objectif de « reconquérir le mois de juin« , le ministère de l’Éducation nationale avait fait passer le nombre de chapitres à maîtriser pour le bac de 7 à 12. Une augmentation de la charge de travail déjà jugée « intenable » en octobre 2023. Dans son communiqué, l’association explique se trouver « face à un mur » après les promesses d’allègement restées sans suite de la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet.

Des élèves « seuls face à eux-mêmes pour réussir cette épreuve mal pensée »

Dans son appel à la grève, l’APSES explique que la plupart des enseignants de SES n’ont pas pu préparer l’épreuve du Grand Oral dans de bonnes conditions, « laissant les élèves seuls face à eux-mêmes pour réussir cette épreuve mal pensée. » L’association pointe notamment du doigt l’injustice de cette situation. Elle estime que certains élèves, avec un capital culturel plus important, seront avantagés par rapport à ceux qui n’auront pas eu l’occasion d’enrichir ce même capital en classe.

Par ailleurs, l’association condamne les délais de correction des épreuves écrites jugés « incompatibles avec la réalisation correcte des missions. » Elle souligne que le nombre de jours alloués à la correction des copies est trop faible par rapport à la quantité à traiter. « Ces conditions de travail sont incompatibles avec l’évaluation juste que nous devons aux élèves pour leur dernière épreuve du baccalauréat, qui compte pour 10 % de la note finale ».

Pour le moment, le ministère de l’Éducation nationale n’a pas encore réagi à cet appel et aucune autre association de professeurs ne s’est jointe au mouvement. Mais pour l’APSES, « la mascarade n’a que trop duré ».